1998-2000 : D.E.A./Mastaire d’Histoire et d’Archéologie (mention Bien). sur "La circulation - Voies et chemins - aux périodes protohistorique et romaine dans le Sud-Est de la France (Bronze final - Ier siècle apr. J.-C.)", Aix, Université de Provence - Aix-Marseille I, 2000, 2 vol., (vol. 1, texte : 109 p. Vol. 2, illustrations), non paginé.

UNE DES METHODES D'ETUDE PRINCIPALE :

 

 

METHODE D'ANALYSE PROPOSEE :

 

 UN EXEMPLE DE TRAVAUX D'ETUDE REGRESSIVE SUR LES RESEAUX VIAIRES DANS LE VAL DE DURANCE

En 2001, je préparai une thèse de doctorat qui devait principalement présenter et éprouver l'étude régressive que j'avais mise au point pour le milieu alpin dans le secteur de la Vallée de l'Ubaye ; c'était là la nouveauté de la méthode, si ce n'était de considérer les raisonnements antérieurs tels que ceux d'Eric VION etc. et ma démarche d'analyse proposée sur "l'origine de la circulation aménagée des voies et chemins" (Cf. Schémas ci-haut).

Je profitai donc, dans le cadre de la rédaction future de la Carte Archéologique de la Gaule pour Aix-en-Provence, Pays d'Aix et Val de Durance (13/4), auteurs : F. MOCCI et N. NIN (2006), de mener - sous la responsabilité de mon ami G. BRINGER, archéologue amateur, qui a réalisé une campagne de prospection archéologique sur la commune de Lambesc (13) - une étude jointe du réseau viaire de cette commune ; en considérant celle-ci, dans un cadre spatial et temporel d'étude qui prenait en compte les communes sélectionnées pour la C.A.G. du Val de Durance.

Il en est ressorti, après étude sur carte, la vérification sur le terrain de la méthode et la redécouverte intacte d'un principal tronçon ancien d'axe de communication "naturel" et "suprarégional" (s'étirant au-delà des secteurs d'Avignon et d'Aix-en-Provence) qui fut aménagé au fil des époques (Protohistoire, Antiquité) avant d'être partiellement délaissé, pour Lambesc, à la fin du Moyen Âge. La carte de Cassini superposait à notre étude confirme l'abandon partiel et la préférence d'une nouvelle voie à cette ancienne route.

Ainsi sur plusieurs kilomètres à travers un relief varié et sous un couvert végétal moyennement abondant, plusieurs indices physiques ont permis de valider la méthode d'étude sans engager de prospections réelles et de sondages archéologiques ciblés sur l'axe considéré.

 

(Cliché 1 : Tronçon de voie apparent avec mur de soutènement en pierres sèches)

(Cliché 2 : Autre tronçon de la même voie avec traces d'ornières)

 

(Cliché 3 : Voie se divisant en deux tronçons et se reliant quelques centaines de mètres plus loin)

Paradoxalement, la méthode a mis en exergue sur carte et sur cliché aérien l'ancienneté de la voie sur l'axe principal (en noir). Celle-ci privilégiant "bizarrement" un chemin de crête plutôt que le chemin (en rouge) en fond de vallon et à flanc de côteau où se situe un site d'extraction. Se fiant à la méthode, quelques mètres plus loin, nous trouvons plusieurs traces d'aménagement de voie comme pour le cliché 1 si ce n'est que l'on distingue clairement à même le sol un rocher calcaire arasé pour les commodités de la circulation et laissant apparaître clairement le sillage de charroi matérialisé par des ornières. L'écart entre chaque roue peut être même mesuré. L'intérêt de l'étude de cette portion de voie montre que nous avons probablement affaire à deux voies de roulage. Une de montée (en noir) où la déclivité de la voie a été "retenue" ; et une autre de descente (en rouge) qui pouvait tout autant servir de "voie bis" pour canaliser et fluidifier le trafic sur cet axe. Une prospection et une étude plus poussée sur ces deux tronçons permettront d'affirmer ou d'infirmer l'interprétation proposée ici.

Extrait de mon carnet de constatation sur le terrain

Le 07 janvier 2001. Temps semi-couvert, très froid et sec. Début de la reconnaissance 14h25, fin 16h30. Assisté de G. BRINGER, G. ALMES et S. FORISSIER. Sens de la marche Sud-Nord.

Couloir de circulation n°4. dit de ........ en direction des ........., longeait par des champs sur 400 mètres avant d'arrivée au fond d'un vallon et à une patte d'oie. Le chemin originel est au centre. Apparemment, il menait droit au défilé au coeur du vallon. Il est recouvert de végétation ; un chemin à gauche mène dans une vigne ; un à droite pourrait être la voie éprouvée sur carte et cliché par la méthode régressive. La voie a été aménagé pour le passage de charriots et passent à droite du défilé à flanc de relief (Cliché 1). La voie repose sur un muret de pierre sèche, des traces d'usure au sol sont constatées. Le rocher en surface a été taillé. On relève deux traces distinctes d'ornières (Cliché 2). Au pied Est de la côte ..., la voie quitte le chemin principal sur la droite et la reprend 200 mètres plus bas avent l'intersection avec une autre voie. Au Sud-Ouest de la côte ... et après un croisement de sentiers, on aperçoit d'autres traces d'ornières sur la droite avec un aménagement de la voie et du rocher en surface en parallèle sur la gauche. La voie longe des anciens champs surélevés en fond de vallon sur la gauche. Son tracé se perd au milieu de la végétation mais le sol planifié permet de la suivre ; à gauche d'elle, un ancien lit de torrent la longe. Un muret sépare la voie du lit du torrent ; ce qui permet par endroit de suivre la voie. La voie a été recoupée par un chemin de desserte forestier récent sous la côte ... et orientée d'Est en Ouest. On distingue parfaitement la vieille voie toujours longée par un muret sur la gauche. Arrivé au pied de la côte ..., la voie se sépare en deux (Cliché 3). l'axe secondaire, pour la méthode régressive, longe la colline ... par la gauche vers des champs et vers un terrain anciennement aménagé. Constatons que l'I.G.N. ne mentionne pas un vieux site d'extraction sous la côte ... et une ruine liée au site. Echangeons divers opinions sur la voie avec mes camarades. D'après la méthode,  la voie principale quand à elle remonte à flanc de colline la côte ... La voie est aménagé et repose sur une surface plane et un mur de soutènement à flanc de relief. On aperçoit, à 250 mètres après la bifurcation des deux voies (Cliché 3), de traces d'ornières plus que distinctes. L'écart de l'essieu-type pourrait être même mesuré. La vieille voie est coupée par un chemin forestier récent orienté N.O. / S.E. reliant la côte ... à ... permettant de voie en coupe la voie ancienne ! La vieille voie se poursuit dans un sous-bois et passe à 50 mètres à l'Est de la précédente route et finit par longer à 25 mètres près l'enceinte d'un domaine. Le suivi de la voie est suspendu. Il faudrait à l'avenir poursuivre au-delà d'ici et ce jusqu'à la Départementale afin de suivre un autre ancien couloir de circulation, orientée Ouest-Est, éprouvé par la méthode et menant à un toponyme évocateur.

D'après G. ALMES, le couloir de circulation n°4 et sa voie auraient été matérialisés plus en aval sur les bases d'un ancien pont qui serait de l'Antiquité.




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